Visites Bordeaux

 

 

 Sortie du 17 mars 2009

                                                                                         Sortie du 7 Juin 2009

 Sortie du 7 juin

                   

                                                          

                           Y. Simone en pleine action

 

   Visite du Pavé et des Quais des Chartrons

 Notre Guide,  Y Simone nous attendait devant le Monument aux  Girondins et nous a embarqué dans un voyage de 2 heures  dans la vie de ce quartier qui connut son heure de gloire au 18ème siècle  et la richesse de la Haute Société Bordelaise enrichit par le négoce et  entre autres,  les métiers du vin y édifia de beaux hôtels.

 

A midi, notre Président nous fait la surprise de prévoir le pot de l’amitié au soleil sur les marches du Grand Théâtre.

Après un repas  sympa, nous avons pris notre envol pour un rallye insolite  qui nous a emmené de la Porte Cailhau  vers les quartiers Saint Pierre, Saint Eloi et de la Victoire que nous avons découvert à notre rythme.

  Fatigués et  heureux de cette journée et nous sommes promis de nous retrouver pour une nouvelle sortie pour la découverte d’un autre quartier.

 Devant les nombreuses demandes que nous n’avons pu satisfaire car nous sommes limités à 30 personnes, une seconde visite  sur Bordeaux avec le même programme a été programmée  pour  le 9 juin  2009.

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Lors de la 1ère visite, notre amie Suzanne a suivi de très près notre guide et nous l'en remercions car nous a proposé de nous faire une petit résumé de notre visite que nous vous proposons... 

 

LE PAVE ET LE QUAI DES CHARTRONS

avec Yves Simone.

         Le Monument des Girondins édifié entre 1881 et 1905.

Au sommet de la colonne,  le génie de la Liberté tient d’une main les palmes de la victoire, et de l’autre  brise les chaînes de l’esclavage. Les personnages de la fontaine la plus proche des Chartrons,  évoquent la réconciliation entre l’homme des villes et celui des campagnes.

On y célèbre aussi la prospérité et un encouragement à la famille, à la natalité, symbolisé par un couple et un enfant jouant avec un dauphin.

 Le pavé des Chartrons

Le nom des Chartrons   vient du couvent des  Chartreux fondé dans ce quartier, au XIVème siècle sur des terrains marécageux.

Au XVIIIème  siècle, la richesse du Pavé est liée à l’activité du vin et à l’installation  de riches étrangers.

La partie nord de l’actuel cours Xavier Arnozan s’appelait alors la rue du Pavé des Chartrons, (les pavés étant  aussi  un signe de richesse).

Si la première maison côté Jardin Public comporte un balcon à consoles, une décoration recherchée de guirlandes de feuilles de chênes, les maisons qui suivent ont été construites entre 1770 et 1790, par l’architecte Etienne  Laclotte, sur un modèle différent, mais toutes identiques, avec des balcons sur trompes.  Ces bâtiments harmonieux mettent en valeur  l’art de tailler et travailler la pierre (stéréotomie), qui faisait la réputation des Français.  

On retrouve ce même alignement de façades identiques dans le Jardin Public : fenêtres séparées par des pilastres, bossage au rez-de-chaussée, et moulures à croisettes aux fenêtres.  Nostalgiques du XVIIIème siècle, les Bordelais ont continué à construire dans ce même style au cours du XIXème siècle.   

 A l’origine jardin à la française, le Jardin Public  a été redessiné en 1856 « à l’anglaise ».  Le financement de cet aménagement a été en partie réalisé par la vente de terrains en bordure du Jardin, où ces maisons ont été construites.  Les statues exposées  dans le jardin, et la partie botanique avaient un but didactique et pédagogique.

Le  rez-de-chaussée des maisons du Pavé des Chartrons, s’ouvrait sur  des couloirs accédant aux chais. 

La rue de la Verrerie nous rappelle que la mode des bouteilles avait été amenée par les Anglais, le vin étant auparavant essentiellement consommé sur place. Ne se conservant pas plus d’un an, il était urgent de le vendre : tous les vins affluant dans le quartier étaient destinés à l’exportation.  

Outre les  riches étrangers, on y rencontrait  des Bordelais ayant fait fortune ailleurs, comme Signoret, expatrié en Louisiane.  Il avait eu l’idée de créer des meubles adaptés au climat humide américain, en utilisant des bois locaux comme l’acajou et était devenu le  1er ébéniste du Sud des Etats-Unis. Indépendamment d’une maison construite sur le Pavé des Chartrons, il avait fait édifier un autre bâtiment au 21 de la rue Vauban, la salle Franklin, du nom du bateau qui l’avait emmené en Amérique. Ce bâtiment est mis en valeur par 2 immeubles symétriques. On distingue 5 travées, et un avant-corps avec un bossage et 3 arcades. Il sert actuellement aux répétitions des musiciens du Grand Théâtre.   

Cette partie  sud du Pavé des Chartrons n’a pu se développer qu’après la démolition du Château Trompette qui occupait l’actuelle place des Quinconces.  Il coupait la ville en deux, occupant une situation stratégique pour canonner la ville en cas de révoltes des Bordelais et surveiller le fleuve et les Anglais qui ravitaillaient la ville.  Ce n’est qu’en 1830 que des immeubles de style typiquement anglais sont édifiés de l’autre côté du Pavé,  reconnaissables  à leurs grandes fenêtres, escaliers, et grilles clôturant une courette.

Quartier anglo-saxon et protestant, on y construisit l’église anglicane St Nicolas Church, mais également un temple protestant, aujourd’hui utilisé pour stocker les œuvres du CAPC, et une église Luthérienne d’architecture néogothique, répondant aux besoins du protestantisme germanique.   

 La façade du Quai des Chartrons 

Le transport des vins  s’effectuant  alors par voies maritimes, les chais étaient alignés perpendiculairement à la Garonne, pour  un accès direct.

Une peinture  de l’époque, du peintre Pierre Lacour, visible au Musée des Beaux Arts, rend compte de la proximité des quais et de l’animation commerciale du quartier.

 A partir du XIXème siècle, les trains ont pris le relais des fleuves pour le transport des marchandises et des bouteilles de Bordeaux. Depuis 50 ans les vins sont mis en bouteilles au château, pour éviter tout risque de fraudes.  La conséquence  de ces pratiques est qu’aujourd’hui, seulement une dizaine d’immeubles du quartier des Chartrons  sont encore dédiés au vin , la plupart des chais ayant été démolis. La Cité Mondiale du vin a été construite pour rassembler le négoce du vin, mais elle n’a jamais eu cette fonction et s’est tournée vers d’autres activités. Ce bâtiment moderne

devait à l’origine  s’ouvrir largement sur les quais. En fait, les bâtiments devant être démolis pour permettre cette trouée, ont été conservés.

On a ainsi privilégié l’alignement architectural  unique de l’ensemble des quais, qui se déploie jusqu’à Bacalan.

Au 28 Quai des Chartons, 2 maisons de style hollandais du XVIIème  témoignent de la présence des Hollandais, experts en matière d’assèchements des marécages et ayant permis  la conservation du vin grâce  au soufre.

Au XVIIème siècle, on ne trouve pas de marins Bordelais, mais des Basques, des Bretons, des Normands, des Picards, des Anglais, des Hollandais et des Espagnols.

A l’angle prestigieux du Pavé et du  Quai des Chartrons, s’élève  l’hôtel  Fenwick, du nom du premier consul des Etats Unis nommé à Bordeaux.

De l’autre côté du cours Xavier Arnozan,  la bourse Maritime, construite en béton en 1920 et habillée de pierres, imite les bâtiments de la place de la Bourse. Certains mascarons sont les portraits de personnalités de l’époque.

 Derrière les Quais 

Rue Beaujou, on découvre un bâtiment de style mauresque, décoré de briques et faïences, agrémenté d’arcs outrepassés, et surmonté d’une charpente métallique. Datant du début du XXème siècle, c’était un établissement de bains-douches,  activités alors assimilés aux civilisations orientales.

 Place Langaleree, l’église néogothique Notre Dame date de 1880. Dans une France alors déchristianisée, son style fait référence au XIIIème siècle, aux croisades, à l’époque la plus glorieuse du gothique.  Son architecture est de style trinitaire vertical et horizontal.

 A proximité, le marché des Chartrons est le seul marché de Bordeaux qui n’ait pas été démoli, car protégé par un mur de béton qui l’encerclait.  

Les piliers de fontes, la pierre et le verre  sont maintenant restaurés et bien visibles. Il avait été réalisé par l’architecte Charles Burguet, ainsi que les autres marchés de Bordeaux et les serres du Jardin Public, aujourd’hui disparus.

 La plupart des constructions des Chartrons sont réalisées en pierres calcaires extraites dans la région, mais on trouve également quelques constructions en granits et  pierres  volcaniques, utilisées pour lester les bateaux qui ramenaient du lin, du poisson séché de l’Europe de Nord,  et dont la cargaison était trop légère.

 L’entrepôt  Lainé (aujourd’hui Centre d’Art Plastique Contemporain), réalisé en 1820 par l’architecte Claude Deschamps, également constructeur du Pont de Pierre (1819-21),  est inspiré de l’architecture romane.  A l’extérieur le soubassement  et l’entourage des fenêtres sont en pierres de taille. Les murs sont ensuite en petits moellons et rythmés par des bandeaux sur 3 niveaux. L’intérieur est également de style roman.

 En revenant  sur l’Esplanade des Quinconces : les statues de Montesquieu et de Montaigne, ont été sculptées par Maquesi, Bordelais d’origine italienne, né à Carrare. Il a également réalisé  de nombreux bustes de notables Bordelais.