Sortie du 17 mars 2009
Sortie du 7 Juin 2009
Visite du Pavé et des Quais des Chartrons
A midi, notre Président nous fait la surprise de prévoir le pot de l’amitié au soleil sur les marches du Grand Théâtre.
Après un repas sympa, nous avons pris notre envol pour un rallye insolite qui nous a emmené de la Porte Cailhau vers les quartiers Saint Pierre, Saint Eloi et de la Victoire que nous avons découvert à notre rythme.
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Lors de la 1ère visite, notre amie Suzanne a suivi de très près notre guide et nous l'en remercions car nous a proposé de nous faire une petit résumé de notre visite que nous vous proposons...
LE PAVE ET LE QUAI DES CHARTRONS avec Yves Simone. Le Monument des Girondins édifié entre 1881 et 1905.
Au sommet de la colonne, le génie de On y célèbre aussi la prospérité et un encouragement à la famille, à la natalité, symbolisé par un couple et un enfant jouant avec un dauphin. Le nom des Chartrons vient du couvent des Chartreux fondé dans ce quartier, au XIVème siècle sur des terrains marécageux. Au XVIIIème siècle, la richesse du Pavé est liée à l’activité du vin et à l’installation de riches étrangers. La partie nord de l’actuel cours Xavier Arnozan s’appelait alors la rue du Pavé des Chartrons, (les pavés étant aussi un signe de richesse). Si la première maison côté Jardin Public comporte un balcon à consoles, une décoration recherchée de guirlandes de feuilles de chênes, les maisons qui suivent ont été construites entre 1770 et 1790, par l’architecte Etienne Laclotte, sur un modèle différent, mais toutes identiques, avec des balcons sur trompes. Ces bâtiments harmonieux mettent en valeur l’art de tailler et travailler la pierre (stéréotomie), qui faisait la réputation des Français. On retrouve ce même alignement de façades identiques dans le Jardin Public : fenêtres séparées par des pilastres, bossage au rez-de-chaussée, et moulures à croisettes aux fenêtres. Nostalgiques du XVIIIème siècle, les Bordelais ont continué à construire dans ce même style au cours du XIXème siècle. A l’origine jardin à la française, le Jardin Public a été redessiné en 1856 « à l’anglaise ». Le financement de cet aménagement a été en partie réalisé par la vente de terrains en bordure du Jardin, où ces maisons ont été construites. Les statues exposées dans le jardin, et la partie botanique avaient un but didactique et pédagogique. Le rez-de-chaussée des maisons du Pavé des Chartrons, s’ouvrait sur des couloirs accédant aux chais. La rue de Outre les riches étrangers, on y rencontrait des Bordelais ayant fait fortune ailleurs, comme Signoret, expatrié en Louisiane. Il avait eu l’idée de créer des meubles adaptés au climat humide américain, en utilisant des bois locaux comme l’acajou et était devenu le 1er ébéniste du Sud des Etats-Unis. Indépendamment d’une maison construite sur le Pavé des Chartrons, il avait fait édifier un autre bâtiment au 21 de la rue Vauban, la salle Franklin, du nom du bateau qui l’avait emmené en Amérique. Ce bâtiment est mis en valeur par 2 immeubles symétriques. On distingue 5 travées, et un avant-corps avec un bossage et 3 arcades. Il sert actuellement aux répétitions des musiciens du Grand Théâtre. Cette partie sud du Pavé des Chartrons n’a pu se développer qu’après la démolition du Château Trompette qui occupait l’actuelle place des Quinconces. Il coupait la ville en deux, occupant une situation stratégique pour canonner la ville en cas de révoltes des Bordelais et surveiller le fleuve et les Anglais qui ravitaillaient la ville. Ce n’est qu’en 1830 que des immeubles de style typiquement anglais sont édifiés de l’autre côté du Pavé, reconnaissables à leurs grandes fenêtres, escaliers, et grilles clôturant une courette. Quartier anglo-saxon et protestant, on y construisit l’église anglicane St Nicolas Church, mais également un temple protestant, aujourd’hui utilisé pour stocker les œuvres du CAPC, et une église Luthérienne d’architecture néogothique, répondant aux besoins du protestantisme germanique. Le transport des vins s’effectuant alors par voies maritimes, les chais étaient alignés perpendiculairement à Une peinture de l’époque, du peintre Pierre Lacour, visible au Musée des Beaux Arts, rend compte de la proximité des quais et de l’animation commerciale du quartier. A partir du XIXème siècle, les trains ont pris le relais des fleuves pour le transport des marchandises et des bouteilles de Bordeaux. Depuis 50 ans les vins sont mis en bouteilles au château, pour éviter tout risque de fraudes. La conséquence de ces pratiques est qu’aujourd’hui, seulement une dizaine d’immeubles du quartier des Chartrons sont encore dédiés au vin , la plupart des chais ayant été démolis. devait à l’origine s’ouvrir largement sur les quais. En fait, les bâtiments devant être démolis pour permettre cette trouée, ont été conservés. On a ainsi privilégié l’alignement architectural unique de l’ensemble des quais, qui se déploie jusqu’à Bacalan. Au 28 Quai des Chartons, 2 maisons de style hollandais du XVIIème témoignent de la présence des Hollandais, experts en matière d’assèchements des marécages et ayant permis la conservation du vin grâce au soufre. Au XVIIème siècle, on ne trouve pas de marins Bordelais, mais des Basques, des Bretons, des Normands, des Picards, des Anglais, des Hollandais et des Espagnols. A l’angle prestigieux du Pavé et du Quai des Chartrons, s’élève l’hôtel Fenwick, du nom du premier consul des Etats Unis nommé à Bordeaux. De l’autre côté du cours Xavier Arnozan, la bourse Maritime, construite en béton en 1920 et habillée de pierres, imite les bâtiments de la place de Rue Beaujou, on découvre un bâtiment de style mauresque, décoré de briques et faïences, agrémenté d’arcs outrepassés, et surmonté d’une charpente métallique. Datant du début du XXème siècle, c’était un établissement de bains-douches, activités alors assimilés aux civilisations orientales. Les piliers de fontes, la pierre et le verre sont maintenant restaurés et bien visibles. Il avait été réalisé par l’architecte Charles Burguet, ainsi que les autres marchés de Bordeaux et les serres du Jardin Public, aujourd’hui disparus. L’entrepôt Lainé (aujourd’hui Centre d’Art Plastique Contemporain), réalisé en 1820 par l’architecte Claude Deschamps, également constructeur du Pont de Pierre (1819-21), est inspiré de l’architecture romane. A l’extérieur le soubassement et l’entourage des fenêtres sont en pierres de taille. Les murs sont ensuite en petits moellons et rythmés par des bandeaux sur 3 niveaux. L’intérieur est également de style roman.